mercredi 26 février 2014

Vadrouille et sac à dos

On va traverser l'Allemagne, tiens toi prêt parce qu'on va passer du froid nordique à la douceur bavaroise. Nord et Sud, deux directions opposées mais deux weekend incontournables. Enfile ta cagoule, on va se les geler sec.

1. Mer du Nord par - 20 C°

Dernier weekend de Janvier, le rendez vous est pris avec la sauvage Mer du Nord. Je suis allée ce vendredi rendre visite à une amie assistante qui habite de l'autre de côté de mon Land. Je suis partie ce jour là comme on partirai en expédition en Antarctique. Depuis quelques jours déjà, Lübeck avait enfilé son manteau blanc de neige. J'avais depuis quelques jours mes vêtements les plus chauds, mes bottes de neige et tous les accessoires adéquats, pourtant je persistais à grelotter. 

Madame Météo m'avait informé en avance que ce weekend-ci allait battre tous les records de froid et on m'a affirmé que le froid de la belle Mer du Nord était particulièrement prenant. Ma coloc', toujours attentionnée, me laisse son blouson de ski qui, vous l'apprendrez plus tard, va tout de même me sauver la vie. Je pars donc avec mon attirail de petite (grande ?) exploratrice.

Je prends d'abord un bus qui m'emmène dans la "pampa" lübeckoise pour prendre part à mon premier covoiturage à l'allemande. Je dois attendre à un arrêt de bus par -10 C°. Je sautille pour tenter de me réchauffer, le vent frappe mes joues déjà rougies par le froid et je peine à maintenir au chaud mes mains qui se crispent. Une voiture fini par arriver, une golf un poil tunée, en sort un géant qui salue un jeune homme et me fait signe de la main. Je me dirige donc vers le géant, 2m10, une carrure impressionnante, blond aux yeux clairs, mon Dieu, le cliché du mastodonte allemand. Un peu intimidée tout de même, je file à l'arrière, tous deux constatent rapidement que je suis française, me posent deux ou trois questions mais la voiture me berce et je pique 2 ou 3 micro-sommeils. Il me dépose finalement dans une petite gare près de ma destination finale, cette ville légendaire dans le petit milieu de l'assistanat en Allemagne, Husum. 
Husum

Après une petite heure d'attente dans un petit café de Friedrichstadt, mon train arrive et me mène vers Husum retrouver mon hôte, la charmante L.. 2 minutes de marche après nous voilà déjà chez elle, Husum c'est pas une grosse ville, c'est même riquiqui mais c'est son petit paradis à elle. L'un de nos points communs étant de nous être pris de passion pour la ville qui nous accueille pour cette fabuleuse année. On fait notre programme pour le weekend, on papote, on se regarde des films pour filles, on se fait une soirée pyjama en bonne et due forme. 

Eglise de Flensburg
Le jour se lève sur la Mer du Nord, aujourd'hui c'est direction Flensburg, une ville collée à la frontière danoise. Coup d'oeil sur la météo : température ressentie annoncée -20C°. On s'arme toutes les deux de nos tenues les plus chaudes pour passer la journée dehors. J'enfile mes Thermostrumpf (comprenez des collants très chauds), un jean, un tee shirt, une polaire, mes bottes de neige, blouson de ski et le classique, chapeau, écharpe. Nous voilà parti pour une journée de folie. On se balade, on parle, on rit. Flensburg est une ville charmante, très influencée par le Danemark. Sur l'adorable marché près de l'église se croise allemand et danois, euros et couronnes danoises et puis bien sûr, nous, les petites françaises. J'ai eu l'occasion d'avoir un bref aperçu de la folie des prix danois en allant faire un petit tour dans une sorte de "Maison du Monde" à la danoise mais je n'ai rien acheté, même pas la tasse "Moomins" sur laquelle j'ai craqué littéralement mais qui coûtait la modique somme de 17 euros. Ça fait cher le Moomin. 

Le vent scandinave ne nous aura pas épargné mais on a profité à fond tout de même en nous baladant, papotant, toutes deux emmitouflées comme 2 petits bonhommes Michelin. Exténuées, on a fini notre journée comme deux vraies filles qui passent un weekend ensemble, en nous goinfrant de cochonneries devant des films américains idiots.
Port de Husum

Le lendemain, L. entreprend de me faire vraiment visiter son patelin. Comme le jour précédent, j'enfile mes couches de vêtements et on se lance. Husum, c'est tout petit, c'est tout charmant. C'est une petite ville portuaire figée dans le temps, entre Moyen Age et années folles, la ville est parfaitement hors du temps. J'ai apprécié l'authenticité du lieu: le port parsemé de jolies petites maisons colorées, le petit château sans cotoient pour le plaisir des yeux. Je crois que ce qui m'a le plus bluffé ce weekend-ci, c'est peut être ce pouvoir magique de la nature et des choses simples. Oui, j'ai failli perdre mon visage, mes mains et mes pieds mais j'ai aussi entendu la nature parler, la Mer du Nord grogner sous la glace, cette même glace craqueler sous le poids du froid et les arbres grincer au rythme du vent. Le froid ça fait mal mais ça rappelle qu'on est vivant, ça le rappelle à la nature aussi.

Alors voilà, j'ai remis mon sac à dos, je suis remontée dans la voiture du gentil géant et j'ai retrouvé Lübeck, ma bonne vieille ville.


2. Liebling Bayern

12 heures de surveillance d'examen, l'aubaine de 2 jours de formation du corps enseignant et peu de négociation, j'obtiens de passer un weekend dans la région de Munich, retourner sur le lieu de mes premières aventures allemandes.

Alors, j'ai booké un avion sans réfléchir et j'ai repris mon baluchon. Parce que quand je suis là bas, je me sens comme en famille, ça sonnait comme une évidence. Je te remets au parfum. Munich et moi c'est : 2 étés dans une famille formidable qui m'a adopté et que j'ai adopté. Je suis un peu la grande soeur de ce petit bout de petite fille blondinette et je suis devenue la fille adoptive d'un couple charmant.

Se voulant être une surprise, je suis arrivée à l'aéroport de Munich sous couvert d'une sombre histoire de colis à aller chercher à l'aéroport. Si j'avais eu plus de temps, pour sur, je me serais emballée de la tête au pied juste pour le fun. Mais bon, j'ai manqué de temps et de préparation au ridicule qui ne tue pas. 

Je crois que le plus amusant dans cette histoire de surprise, c'est de me rendre compte que j'ai déjà change depuis août dernier, la petite et le père ne m'ayant à peine reconnue sur le coup. C'est vrai que ma silhouette s'est affinée, j'ai changé de coupe de cheveux, changé de lunettes et je porte des vêtements d'hiver (d'où la blague récurrente du weekend : Amandine ne se balade qu'en bikini, étonnant de la voir habillée).

Bref,  j'ai fait des crêpes et des galettes, j'ai mangé, trop mangé, j'ai fait des batailles d'oreiller, j'ai patiné, je suis tombée, je me suis relevée et j'ai respiré l'air frais de ma douce Bavière. Je suis rentrée, parce qu'il fallait rentrer, partagée entre : "Lübeck, mon amour" et "Bavière, mes souvenirs".

3. Épilogue

Pour le reste de ma petite vie ce dernier mois, c'était encore une fois mouvementé. Entre mes petits voyages s'immiscent aussi quelques évènements spontanés : fêtes en tout genre, des cafés, des bières, des restaurants et des tas de gens géniaux. Ma vie est simple mais bien remplie, je me sens intégrée, bien dans ma peau, bien dans mes baskets. Je suis allée à Kiel, certains m'ont plaint de vivre à Lübeck mais moi je les plains de ne pas connaître le charme de ma petite ville, l'humanité qui en découle et les gens géniaux qui y demeurent. Kiel c'est grand mais c'est pas pratique, ce n'est pas joli et la ville ne me conviendrait pas. Alors, oui, je ne vis ni à Hambourg, ni à Kiel, ni à Berlin, mais je n'échangerais ma place pour rien au monde.

Se profile encore dans ma vie palpitante : une mini croisière en Suède, un weekend en terre danoise, un weekend a Hambourg et visite de ma mère et mon frère.

Être étranger a l'étranger, je crois que c'est l'expérience la plus enrichissante de mon jeune âge alors je vis a fond mais le temps court trop vite comme dirait les allemands. Piquez lui ses pompes histoire que je profite encore plus ! (si tu as compris cette blague a 2 balles, tu es cool OU aussi dérangé que moi).

La Belle Lübeck sous le soleil

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