lundi 20 janvier 2014

Happiness is the truth

Hey toi, visiteur ! Je t'ai laissé il y a un mois avec un brin de trémolo dans la voix, on va reprendre où je me suis arrêtée et tout te raconter. J'espère que cet article va swinguer au rythme de ma vie qui swingue pas mal en ce moment.  

1. Enterrer 2013, reprendre sa pelle, s'en aller sans se retourner

Quelques jours avant mon départ pour la France, j'ai eu un gros coup de mou. Comme si le fait de rentrer était encore une punition, j'avais peur mais je ne savais pas de quoi. S'en suit l'habituel : "j'ai pleuré, j'ai déprimé, j'ai boudé, je me suis roulée en boule et j'ai ruminé". Tu peux rire, tu es parfaitement autorisé, 22 ans et pourtant ! Une vraie gosse.

J'ai tout de même fait ma valise, j'ai encore pris trois fois trop de vêtements, trois fois trop de choses qui a l'instant t m'ont semblé essentiel et qui à la fin du séjour seront toujours au fond de ma valise. Bref ! J'embarque valises, petits problèmes et grosses déprimes direction Paris. Je passe un très bon moment à Paris qui me fait penser que, finalement, c'est pas si affreux de rentrer. J'assiste à une comédie musicale, revois mon parrain, fais les magasins, visite, profite. Puis ma sœur et moi, on prend la route. Je rentre à la maison.

Noël arrive, je me réjouis de revoir toute ma famille autour de la table, de me dire que je suis là, que tout va bien et que tout ça signe la fin de l'année 2013. Je suis gâtée, bien de trop. Mon mauvais caractère et ma vilaine déprime passagère commence à s'estomper. Puis le Nouvel An, je revois ceux qui compte aussi. On enterre ensemble mon année 2013, on trinque à la vie, à nos emmerdes, à nos soucis respectifs mais aussi à nos petits bonheurs quotidiens. J'ai sorti ma pelle et à minuit je l'ai mis au fond du trou cette année pourrie.

En fait, les 2 semaines sont passées avec une étonnante rapidité et j'ai l'impression de ne pas avoir assez profiter. J'aurais voulu faire plus, j'aurais voulu revoir chacun un peu plus. Mais bon ! J'ai tout de même refait mes valises dans le sens inverse, pas sans appréhension car je retourne en Allemagne en ayant perdu un repère que je m'étais trouvé. Et oui, M. avec qui je sortais beaucoup a pris son envol vers d'autres contrées, me laissant dans le froid allemand livrée aux conseils et aux connaissances qu'elle m'a laisser.

Je rejoins donc la première étape de mon voyage, je monte dans le train en versant ma larme de petite fille sensible qui vient de quitter sa maman. Je fais un arrêt à Nantes, qui me manque déjà, parce que Dieu que je l'aime cette ville maintenant que je l'ai quittée. Finalement, Paris où je n'ai pas pris l'avion les amis, j'ai fait pire que ça !

2. Là où ma vida loca commença

Ma soeur et moi arrivons dans la fameuse gare de bus. Le miens est naturellement celui du fond, le moins chic d'entre eux. Je découvre avec stupeur qu'il va à Copenhague, rien que ça. Je pose quelques questions au chauffeur qui a fini par croire que je lui faisais du rentre dedans... Bref, je finis par m'asseoir dans ce fameux bus. Au passage, il me faut t'éclairer, j'ai pris le bus pour la simple raison que j'ai emmené ma guitare avec moi et que je ne voulais pas la quitter du voyage et le bus m'a semblé être la meilleure option.

Je profite du trajet jusque Bruxelles pour utiliser à fond mon portable français à coup de messagerie instantanée, vidéos et autres idioties multimédias ! Puis après Bruxelles, je m'endors comme une loque jusqu'au réveil inopportun à 1h du matin par mes amis de la Police allemande qui voulait vérifier que je n'étais pas une vilaine émigré (française ?!). Tout est en ordre mais l'intervention ne m'a pas laissé indemne, je sais pertinemment que je ne vais pas me rendormir avant un bout alors avec mon compère de misère de derrière, lui aussi français, on se parle. On parle de la mère patrie, de nos pays d'accueil respectif, Danemark pour lui, Allemagne pour moi. On cause de tout, de rien. J'aime bien ces moments de partage chaleureux et sans chichi avec des gens que l'on aurait jamais croisé si ce n'est à ce moment précis. 

Pour conclure sur mon aventure bus, ma foi, malgré la fatigue, les douleurs aux postérieurs et au dos, j'en garde un bon souvenir ! J'ai passé un bon moment à parler et plus le voyage avançait plus j'étais impatiente de reprendre mon aventure allemande. Je suis sortie du bus avec la ferme conviction de la vivre ma folle vie à l'étranger et comme il se doit.

3. Auto coup de pied rotatif dans le postérieur

Après les premiers jours à m'ennuyer ferme dans ma chambre lübeckoise, à errer de temps en temps dans les rues juste pour prendre l'air et à faire des galettes des rois pour mes élèves juste histoire de passer le temps, j'ai au bout du compte entrepris de prendre mon courage à deux mains et j'ai décidé d'être un poil plus active ! 

Alors j'ai entendu parler d'un film, j'ai lancé une bouteille à la mer. Parce que ce groupe facebook est un miracle pour les nouveaux arrivants comme moi. 3 minutes, j'ai déjà des intéressés. Je vais la faire ma sortie, je vais la vivre cette maudite vida loca. Le lundi, je file au ciné et puis de fil en aiguille me voilà booké pour la semaine entière. Entre cafés, bars, boite de nuit, restaurants et rencontre pur et dur avec mon groupe, j'ai enfin eu un arrière goût de cette fameuse vie à l'étranger, celle que l'on fantasme et que l'on envie aux autres. Je me sens bien, je vois des choses, je vis des choses, ENFIN. 

4. Épilogue

Tu vois, j'avais compris sans vraiment jamais cerner l'expression : le phœnix renaît de ses cendres. Maintenant, ça me semble clair comme de l'eau de roche. 2014 s'annonce bien, même très bien. 2013 est au placard et n'en parlons plus. Dans la vie, il faut faire le tri, les bons souvenirs pour savoir qui nous sommes et les mauvais souvenirs pour nous rappeler d'où on vient. Je sais d'où je viens et je le vis très bien. L'essence des choses demeurent dans le sens que l'on veut bien leur donner, j'ai choisi de prendre la vie comme elle vient.

Puisse ma vida loca, mon auberge espagnole ou ma brasserie allemande m'en apporter encore des moments comme ceux là. Sur ces paroles hautement philosophique, je te laisse. Le weekend prochain je file direction la mer du Nord, ça promet un article du tonnerre ! D'ici là, j’espère que tu verras un peu plus de vida loca par chez toi car c'est vraiment le pied ! 

(Au fait... j'ai jamais eu autant de succès auprès de la gente masculine que depuis que j'ai une virgule sur le visage... Qui l'eût cru ?) 

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